Bon matin à chacun de vous.

Bonjour vous savez quoi...je suis contente d'être vivante et en santé. Non mais me semble qu'on pense trop souvent que tout ça et acquis... même si on entend des histoires de revirement de situation de santé, d'accident, de mort... on dirait qu'on pense vraiment que c'est que pour les autres.

Pourtant la vie m'a apprise que c'est pas juste pour les autres...voilà 16 ans maintenant, mon seul frère à eu un grave accident d'automobile. Il avait 25 ans...

Un bon travail, une femme, un bébé de quelques mois...et v'lan le coup sur la gueule qu'on prend, quand on est appelés à se rendre à son chevet et que là commence l'attente des premières heures à savoir s'il va survivre?... tu les entends dire qu'ils l'on réanimé deux fois, que sur les lieux il était mort...puis il est dans un comas profond!

Et défilent les heures d'attente, de peine, les jours...la vie se voile de gros nuages.

Les seuls signes positifs quelques jours plus tard ...du pourquoi il n'a pas été débranché, mon frère...ce sont ces pupilles qui réagissaient à la lumière. Le seule petit bout de vie, de sa vie vivant en lui... sans artifice, sans machine était la réaction à la lumière.

Le temps en perd son sens: minutes, heures, jours, semaines, ...et il est toujours là couché comas profond après des mois. Il est passé du beau jeune garçon de 25 ans à un être comateux, vieux de 90 ans...à peine, 75 livres! mais il est toujours là...des fois ses yeux bougent et se charge de larmes. Les médecins disent qu'ils ne savent pas combien de temps et il ne donne rien d'espoir.

Puis 6 mois plus tard une infirmière nous fait remarquer qu'il semble comprendre quelques choses, son coté droit rabougris, croche après être rester inerte comme ça plusieurs mois, (même si c'était dans nos tâches de faire circuler, de le masser) et bien sa musculature s'est affasée et quand même... il réagit un peu quand on lui demande de nous serrer. S'il nous comprend?  puis vient pas la suite le moment de dire que oui il est bien là.

Alors les espoirs renaissent. Manger, manger, manger me semble que ce fût la première affaire qu'il a fait avec beaucoup d'ardeur!!! se nourrir refaire ses graisses...tout ça en nous inscrivant avec des lettres de bois ce qu'il avait à nous dire, car il ne parlait plus.  Puis après ce fût le centre de réadaptation, 1an,  apprendre à marcher à nouveau, à se servir de ses membres même avec une parysie coté droit, apprendre à bien se faire comprendre...

Alors un retour à la vie, une seconde chance à la vie d'être! Voilà pour faire une histoire courte.

Maintenant il habite seul, se déplace lentement avec un cane à 3 pattes, il n'est plus le même frère que j'ai eu dans mon enfance mais je l'aime il se débrouille quand même assez bien. 

Et j'ai une pensée pour ceux en ce moment qui vivent quelques choses de semblable...faut pas lâcher tant que la vie habite le corps toute la force de l'être lutte pour l'habiter et renaître à nouveau.

Voilà une épisode de ma vie qui me fait voir et apprécier *** la grande fragilité et la grande force*** de la VIE, j'en suis persuadé ça ne peut pas faire autrement que de laisser des traces sur les autres aussi.

Et voilà un chapeau pour conclure... remplis de vie!

Guyli

Bonne journée à tousssss

Et les petites heures du matin sont vraiment inspirantes pour  se livrer à l'écriture. Ce sont des heures habitées par les rêves, les souvenirs, les êtres chers.

Comments

[toto]

bonjour, Guily! je viens de lire le message sur ton frère, c'est très touchant et déchirant à la fois. J'espère pour lui que sur ses trois pattes, la vie a conservé sa saveur, bien qu'une soeur comme toi, ça doit lui adoucir la vie...

[sophie]

beau témoignage, j'savais même pas ça...
eh ben!

[guyli]

Y'a des gens tellement essentiel à connaître, à rencontrer, à croiser(seulement) et qui nous appportes vraiment beaucoup! et des fois sans même qu'ils ne le sachent, il nous habites des années durant.

merci Guyli

[dourvarc'h]

Chère Guylaine, je viens de rencontrer un écrivain âgé de 97 ans - plein de vie et de tendresse pour notre Monde : il s'appelle Julien Gracq !

Longue vie à ton frère et toi, et complet rétablissement à lui si cela est possible... avec l'ardeur de vivre !

"Seule la vie vaut qu'on s'en préoccupe" écrivait J. Gracq, à propos de l'échéance "incontournable" de sa disparition physique, il y a quelques mois...